Un enfoncement inexorable
Bangkok repose sur un vaste système de canaux, appelé « khlongs », alimentés par le fleuve Chao Praya. Bâtie sur un sol marécageux et argileux, la capitale thaïlandaise ne s’est ainsi construite qu’à 1,5 mètre en moyenne au-dessus du niveau de la mer et a subi un développement urbain tant anarchique que soutenu. Combiné à des phénomènes annuels de mousson, cette mégalopole contemple ainsi aujourd’hui un futur à haut risque. Le météorologue Smith Dharmasaroja avait d'ailleurs déclaré en 2011 que Bangkok aurait « les pieds dans la mer d’ici à vingt ans ».
En effet, jusqu’en 1970, Bangkok s’affaissait de plus de 10 centimètres par an, selon une étude de la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et la Banque japonaise pour la coopération internationale. Le pompage excessif des nappes phréatiques d’une cité que l’on surnomme « la Venise de l’Orient », le poids des constructions ainsi que l’élévation du niveau du golfe de Thaïlande furent pointés comme les principales causes de cet affaissement alarmant.
bangkok
une ville en peril?
Publié le 22/08/2017 - Thailande
Les intempéries d’octobre 2011 fortement médiatisées ont exposé au monde les faiblesses de la mégalopole thaïlandaise. Un tiers du pays s’est en effet retrouvé sous un mètre d’eau et plusieurs centaines de mort ont été a déploré. Fin juillet 2017, de nouvelles inondations ont mis à mal le nord-est du pays, principalement la région de l’Isan : les dégâts ont alors été chiffrés à plus de 15 milliards de bahts par le centre de recherche économique de la banque de Kasikorn. Bangkok est-elle une ville en péril ? Very Local Trip vous propose ainsi un état des lieux des risques d’inondations de la cité des anges.
Les mesures adoptées
Face à ce risque, le gouvernement tente de protéger sa capitale construite sur une plaine inondable. Tout d’abord, la réduction du pompage des nappes phréatiques fut la première mesure adoptée : en 1977, le Groundwater Act imposait ainsi une limitation de ce pompage et favorisait l’établissement de réseaux de distribution. En parallèle, les habitants continuant à adopter cette méthode d’approvisionnement publique se voyait imposer une taxe et l’interdiction de construire de nouveaux puits.
Le second problème auquel le gouvernement s’attaqua fut le poids des constructions. En effet, Bangkok s’est construite sans véritable plan urbain et ses bâtiments imposants ont ainsi participé à l’affaissement de la cité. Faire de la capitale une cité davantage organisée fut ainsi la mission entreprise par le Department of Public Works and Town and Country Planning.
Enfin, d’innombrables digues et barrages ont été érigés au nord de la ville pour retenir les eaux déferlant fréquemment vers Bangkok. Mais ces derniers apparaissent insuffisants et atteignent inlassablement 100% de leur capacité au cours de la saison des pluies qui court plusieurs mois de l’année.
La situation actuelle
Si des mesures ont ainsi été adoptées par le gouvernement pour parer aux différents risques, l’affaissement de la capitale se poursuit inlassablement au rythme alarmant d’un centimètre par an. Cet enfoncement incessant offre ainsi à Bangkok une place au cœur du classement redouté établi par l’OCDE des villes les plus menacées par les inondations côtières dans les décennies à venir. Néanmoins, au-delà de Bangkok, c’est toute une partie du pays menacé de se retrouver en dessous du niveau de la mer dans les prochaines décennies.
Si ces points de société vous intéressent, n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires ou certains sujets que vous souhaitez que nous traitions en nous contactant ici !